La voix de la rue

Publié le par André FREDERIC

egypte.jpgUne vague de contestation populaire, inspirée de l’insurrection tunisienne, fait trembler tous les autocrates du Moyen-Orient et est en passe de faire tomber le Raïs Hosni de son trône. Les émeutes se multiplient en Jordanie, en Lybie comme au Yemen. Bien que présentant des singularités irréductibles, ces pays ont un ensemble de traits communs : ils se distinguent par un sous-développement culturel et  infrastructurel ainsi que par le manque d’espaces de libertés et la répression policière.

 

Ce qui semblait improbable il y a encore si peu devient une réalité inexorable. Le peuple a pris d’assaut son destin et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ce n’est pas la révolte qui est aberrante mais la perplexité qu’elle suscite auprès des Etats-Unis et de l’UE. La communauté internationale paraît médusée voire peu enthousiaste à l’idée de ces changements. Dans leur logique, les dictatures constituent des garanties sûres (contre le communisme autrefois) contre le péril islamiste. Sarkozy reconnaît même « ne pas avoir pris la mesure du désespoir du peuple tunisien ». Pensait-on  que les peuples arabes ne méritaient pas plus que leurs gouvernements, qu’ils n’avaient pas droit d’exprimer leur volonté via des élections libres ? 

 

Le mouvement qui à l’origine semblait mettre en avant des revendications exclusivement sociales étend dorénavant ses revendications aux structures politiques. Bien plus que du pain, les peuples arabes ont été privés de leur souveraineté, de leur citoyenneté et de perspectives de vies dignes. Gageons qu’ils ne se laisseront pas confisquer leurs révoltes par des dirigeants sournois qui comptent calmer la rue par quelques légers aménagements.   

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